Christopher Guest est un comédien anglo-américain (Saturday Night Live) et Eugene Levy, un comédien Canadien (SCTV), qui tous deux ont écrit et réalisés quatre faux documentaires sur des sujets divers (le théâtre rural pour "Waiting For Guffman", compétition canine pour "Best In Show", réunion d'anciens folkeux pour "A Mighty Wind", la course aux oscars pour "For Your Consideration") entourés d'une équipe de joyeux psychopathes.
si "This Is Spinal Tap" n'est pas à proprement parler un film de Guest & Levy, il est quand même à l'origine de toute cette série de films.
fin des 70's, Michael McKean et David Lander jouent les personnages Lenny et Squiggy dans la série "Laverne & Shirley".
en 1980, Mckean et Lander enregistrent un album sous le nom de leur personnages "Lenny & The Squigtones" dans lequel apparaît un guitariste mystérieux : Nigel Tufnel (Christopher Guest).
quelque temps plus tard, Mckean, Guest, Harry Shearer (saturday night live) et le réalisateur Rob Reiner, écrivent (les dialogues seront improvisés par les acteurs) un faux documentaire (mockumentary comme disent les américains) sur un groupe de hard rock anglais fictif "Spinal Tap".
"This Is Spinal Tap" sorti en 1984 n'obtiendra qu'un succès d'estime lors de sa sortie, mais va devenir un succès culte en vidéo et en dvd.
non seulement Mckean, Guest, Sherer et Reiner ont écrit le film (que Reiner a réalisé), mais ils ont également composé et enregistré les chansons du film, ajoutant une note de réalisme indispensable à la crédibilité du film.
THIS IS SPINAL TAP
réalisé par : Rob Reiner
écrit par : Christopher Guest, Michael McKean, Harry Shearer, Rob Reiner
CAST :
Rob Reiner (Marty Di Bergi)
Christopher Guest (Nigel Tufnel)
Michael McKean (David St. Hubbins)
Harry Shearer (Derek Smalls)
David Kaff (Viv Savage
RJ Parnell (Mick Shrimpton)
Tony Hendra (Ian Faith)
June Chadwick (Jeanine Pettibone)
Bruno Kirby (Tommy Pischeda)
Ed Beagley Jr (John "Stumpy" Pepys)
Danny Kortchmar (Ronnie Pudding)
Fran Drescher (Bobbi Flekman)
Patrick Mcnee (Sir Denis Eton-Hogg)
Dana Carvey (mime)
Billy Crystal (mime)
Paul Shortino (Duke Fame)
Russ Kunkel (Eric "Stumpy Joe" Childs)
Vicki Blue (groupie)
Paul Shaffer (Artie Fufkin)
Anjelica Houston (Polly Deutsch)
Fred Willard (colonel)
Fred Asparagus (Joe "Mama" Besser)
HISTOIRE :
rockumentaire signé Marty DiBergi, sur le groupe légendaire Spinal Tap, le groupe le plus bruyant de l'histoire du rock anglais (leur potentiomètres montent jusqu'à 11) , et dont l'une des particularité est le taux de mortalité plutôt élevé de leurs batteurs.
Spinal Tap débarque à NYC pour une tournée américaine supposée triomphale, mais qui va vite prendre des allures de descente aux enfers.
d'abord la sortie de leur nouvel album "Smell The Glove" est repoussé pour cause de pochette sexiste ("what's wrong with being sexy?" remarque alors Nigel).
ensuite les gigs sont annulés les uns après les autres.
la fiancée de David, Jeannine Pettibone, rejoint le groupe et se met à se méler de leurs affaires.
("Jeanine" -it's all mixed wrong, it should have been done in Dobly.
"Nigel"-in Dublin?
"David"-she meant in Dolby)
cela déclenche des tensions entre David et Nigel, et surtout leur manager, Ian Faith, qui finit par tirer sa révérence.
Jeannine ayant pris les rênes du groupe, Spinal Tap donne enfin des concerts....comme celui désastreux dans un aéroport militaire, devant un public peu accoutumé aux concerts de hard rock.
Nigel quitte à son tour le groupe, qui est forcé de donner un concert dans un parc d'attractions, devant un public peu nombreux, rebuté par le nouveau style du groupe : le free jazz improvisé.
s'apprêtant à se séparer dans l'indifférence générale, les membres déprimés de Spinal Tap reçoivent l'offre alléchante de Nigel Tufnel et Ian Faith de partir à l'assaut du public nipon, "sex farm" étant classé dans les hit parades japonais.
alors que Spinal Tap retrouve la forme avec le retour bienvenu de Nigel Tufnel, leur batteur explose sur scène...
ANALYSE :
un chef d'oeuvre.
une recréation de toute l'histoire de la pop anglaise, des débuts en groupe folkeux, l'évolution en groupe beat, puis pop psychédélique ("listen to the flower people") et enfin la révélation de leur style, le hard rock macho, pompeux et surtout très lourd.
Spinal Tap emprunte à Status Quo (son évolution), Jimmy Page (le solo de guitare joué avec un violon), Black Sabbath ("Stonehenge", ses monuments et ses nains), et tous les tics et absurdités des stars décadentes, jusqu'à la langue de bois ("nous ne retravaillerons plus jamais ensemble...").
le personnage de Jeanine Pettibone doit beaucoup à Yoko Ono et Linda Mccartney.
les chansons, également sont fabuleuses, "Stonehenge", "tonight I'm gonna rock you", "sex farm", "big bottom", "rock'n'roll creation", "listen to the flower people".
parallèlement à la sortie du film, Reiner et ses acolytes ont réalisés un clip vidéo du titre "hell hole" et la publicité pour la compilation (inexistante bien sûr) "Heavy Metal Memories".
il existe une version pirate de 4 heures et demi que malheureusement je n'ai jamais vue.
sur le DVD, figure néanmoins une heure de scènes coupées, et je rêve un jour de voir un "director's cut" de deux heures voire plus.
après la sortie du film, Spinal Tap a sorti un single inédit "christmas with the devil", et s'est lancé dans une tournée américaine.
8 ans plus tard, en 1992, Spinal Tap s'est reformé pour un deuxième album, toujours aussi intéressant "Break Like The Wind" et a réalisé un téléfilm "The Return Of Spinal Tap", les montrant en concert au Royal Albert Hall, plus des scènes comiques additionnelles.
on y voit également le nouveau groupe de McKean, Guest et Shearer, The Folksmen (qui faisaient d'ailleurs la première partie de Spinal Tap) et qui auront droit à leur propre faux documentaire "A Mighty Wind".
malgré les deux albums, il y a encore beaucoup de titres inédits comme "video game", "goat boy" qui a servi de pub pour IBM en 1995, "back from the dead" de 2000, téléchargeable sur internet à l'époque avec Mick Fleetwood à la batterie (le seul batteur à avoir survécu), et le récent "warmer than hell".
EXTRAITS :
(Mick Shrimpton)-as long as there's sex and drugs, I can do without rock'n'roll.
(Nigel Tufnel)-I'm really influenced by Mozart and Bach, and it's sort of in between those, really. It's like a Mach piece, really. It's sort of...
(Marty DiBergi)-What do you call this?
(Nigel Tufnel)-Well, this piece is called "Lick My Love Pump".
(David St. Hubbins:)-I think that the problem may have been, that there was a Stonehenge monument on the stage that was in danger of being crushed by a dwarf. alright? That tended to understate the hugeness of the object.
(Ian Faith)-I really think you're just making much too big a thing out of it.
(Derek Smalls)-making a big thing out of it would have been a good idea.