"Le Frelon Vert"

de Michel Gondry

Je reviens du ciné et je dois vous dire que j'ai beaucoup aimé ce film.

C'est extrêmement drôle et inventif. Peut-être que la 3D n'était pas vraiment indispensable, mais c'est à la mode en ce moment...

C'est vrai qu'il ne faut pas s'attendre à Eternal Sunshine, La science des rêves, Human Nature ou Be kind rewind, mais comme je ne m'attendais pas à ça, je n'ai pas du tout été déçue.

Il faut dire que j'ai pensé, avant d'aller voir le film, aux "Batmans" de Christopher Nolan, réalisateur dont je suis également fan.

Cet exemple était la preuve pour moi qu'un grand réalisateur pouvait tirer son épingle du jeu et marquer de sa patte un grand film d'action. Ses deux Batman ne sont ni Memento, ni Le Prestige, mais Nolan a néanmoins su en faire des grands films.

Bon revenons au Frelon vert. Comme je l'ai déjà dit, le scénario de Seth Rogen (qui joue également le Frelon vert) est très drôle. L'inventivité et la folie de Gondry sont bien présentes dans la mise en scène. On est sans cesse surpris par les trouvailles et on ne s'ennuie jamais.

A côté de ça, le personnage de Kato (Jay Chou), le compère du Frelon, est excellent et très drôle également.

Cependant, pour moi, le personnage qui gagne évidemment la palme haut la main est celui de Chudnofsky, ou Bloodnofsky, joué par l'excellentissime Christoph Waltz.

Son rôle dans le frelon n'est pas très éloigné de celui qu'il interprétait dans Inglourious Basterds et j'ai beaucoup ri à chacune de ses apparitions.

Enfin, et c'est peut-être encore dû à la patte de Gondry, la bande originale aurait beaucoup à Pascal (cf : l'auteur du blog), avec notamment les Rolling Stones ou les White Stripes (quelle surprise!!!).

Les mauvaises critiques (Suisses) !

Je voulais aussi réagir à une émission avec des "critiques" de cinéma que je viens d'entendre à la radio à propos du Frelon Vert.

Evidemment, des "critiques" de cinéma suisses parlant du Frelon Vert, je savais qu'ils n'allaient pas aimer :

Pas assez lent, pas assez "intello", pas assez mal joué, trop de scénario...

Et je n'ai pas été déçue : pour eux, le film est trop manichéen (hello : il s'agit un film d'action américain avec deux héros qui combattent des méchants ........ ils s'attendaient à quoi ?).

Le scénario trop répétitif... (????) et on ne sent pas assez la patte de Michel Gondry qui d'habitude est un bricoleur ingénieux, utilisant des effets spéciaux faits à l'aide de deux bouts de ficelles, qu'on avait aimés dans Eternal Sunshine, La science des rêves ou Be Kind Rewind (hello n° 2 : on est dans un film américain avec un budget avec des tonnes de zéros... il s'attendaient à quoi n° 2 ?). 

Et c'est là que je me rends compte que ces gens ne connaissent pas Gondry : oui c'est un bricoleur qui n'utilise que très peu d'effets spéciaux numériques dans ses propres films.

Mais ce qu'ils oublient, c'est que Gondry, outre ce côté inventif et bricoleur qu'on adore, est un homme curieux, qui aime bien (et sait) utiliser plein de techniques différentes.

En plus, il a souvent réalisé des pubs. Il connaît donc très bien ce qu'est un cahier des charges et comment s'y tenir (cf. la première pub Nespresso avec Clooney - je mets au défi n'importe qui de dire que c'est du Gondry en la regardant).

En allant voir ce film, on sait que ce n'est pas le film de Gondry (je pense qu'il ne devait pas avoir une grande liberté ni un droit de regard total sur le résultat... ça n'existe d'ailleurs que très peu aux USA où les réalisateurs ne sont considérés que comme des techniciens et non comme des artistes). Et si, comme moi, vous avez vu une grande partie des clips de Michel Gondry, vous savez qu'il n'a pas "un" style mais sait se fondre dans l'univers choisi.

Donc, cela étant dit, je trouve qu'on retrouve bien la Gondry touch dans le Frelon Vert, non pas parce qu'il y a des décors en carton ou des personnages tricotés en laine... (c'est tellement réducteur du talent de Michel Gondry), mais bien par l'inventivité visuelle et les petites touches assez subtiles d'humour, de folie et de légèreté qu'on peut découvrir ça et là et qu'aucun tâcheron d'Hollywood n'aurait su mettre dans ce film.

Voilà et pis c'est tout !

© Sirhca

LÔzane City

Janvier 2011